Certaines personnes sont d’avis que les banques sont de plus en plus exigeantes concernant le crédit hypothécaire mais l’union professionnelle du crédit répond que ce n’est pas les banques qui sont difficiles mais bien le manque de liquidité du particulier pour obtenir un credit hypothecaire.
Les banques sont-elles trop méfiantes en matière de crédit hypothécaire ?
Sachez qu’elles acceptent beaucoup moins facilement un crédit hypothécaire qu’auparavant car l’apport personnel pour faire construire une maison ou acheter un bien immobilier peut dans certains cas s’élever jusqu’à 30% ! Pas évident et même impossible pour les jeunes couples de devenir propriétaire sans un coup de pouce de la famille. Pour les banques le temps est fini ou elles accordaient jusqu’à parfois 125 % de la valeur immobilière. Nous parlons bien des banques et non des agences de crédit comme Creditcredit.be qui peut encore vous accorder un crédit hypothécaire juqu’à 125 % ! D’ailleurs à ce propos n’hésiter pas à faire une simulation de credit hypothecaire.
Selon ces critiques, Ivo Van Bulck, le secrétaire général de l’UPC (et Frans Meel, son collaborateur apportent des précisions sous forme d’interrogations. « Sans réserves propres importantes, il devient honnêtement très difficile d’obtenir un crédit, expose Ivo Van Bulck. Mais n’est-ce pas un peu normal ? Est-il bon qu’une banque prête à 100 % ? Et puis, la situation était-elle tellement différente il y a trente ans ? Je ne le crois pas car, quand j’étais jeune, je n’avais pas non plus les moyens de m’acheter un logement. Aujourd’hui, les gens achètent, et donc empruntent, plus tôt qu’avant. C’est ça qui a changé. Quant aux prix de l’immobilier, ils ont fortement augmenté ces vingt dernières années et les salaires n’ont pas suivi l’augmentation de manière équivalente. Je comprends donc les critiques mais est-ce aux banques à résoudre le problème ? »
Poser la question, c’est bien sûr dans ce cas précis y répondre. Frans Meel enchaîne : « Nous voulons adresser un message aux candidats acquéreurs : obtenir un crédit reste possible en Belgique mais il faut pour cela présenter un dossier financier sain. Il faut bien réfléchir à sa propre situation avant de se lancer à la recherche d’une maison. Et il ne faut pas hésiter non plus à consulter plusieurs banques. En ce qui concerne les jeunes couples, je pense que le problème va se résoudre tout seul : avec le temps, ils épargneront davantage avant d’acheter. »
Au cours du deuxième trimestre 2013, l’UPC fait remarquer que 48.000 contrats de crédit hypothécaire ont été conclus pour un montant total d’environ 5 milliards d’euros. C’est une augmentation en nombre et en montant par rapport au premier trimestre 2013 qui avait vu 42.000 crédits accordés pour une valeur de 4,5 milliards d’euros. Mais le nombre de crédits est en baisse si on le compare avec le deuxième trimestre 2012 : 10 % de moins en nombre et 7,5 % de moins en montant. Quant à la demande de crédits au cours du deuxième trimestre 2013, elle a enregistré une légère augmentation par rapport à il y a un an. Logique puisque, notamment, la population augmente.
Les responsables de l’Union professionnelle du crédit insistent également sur la stabilité du marché belge. « Depuis 1992, la Belgique a toujours adopté une politique conservatrice en matière d’octroi de crédits bancaires, souligne Frans Meel. Notre pays est d’ailleurs parfaitement aux normes européennes et de la banque nationale. Notre marché est à la fois stable et sain car 99 % des dossiers n’aboutissent pas à un contentieux. »
Ivo Van Bulck embraye : « Des études annoncent que le portefeuille global de tous les biens immobiliers va baisser de 20 %. Même si on entend cette prévision depuis des années, les banques sont obligées de tenir compte de cette analyse. On leur a demandé d’être prudentes au moment de prêter de l’argent. »
Il n’y a pas si longtemps que cela, il n’était pas rare de voir certaines banques prêter jusqu’à 120 % de la valeur du bien. Aujourd’hui, Ivo Van Bulck et Frans Meel parlent d’une quotité moyenne de 80 %. Ce qui veut dire que celui qui emprunte doit apporter 20 % de fonds propres. « Mais les prêts à 100 %, cela arrive encore même si c’est marginal !, assure le secrétaire général. Quant aux formules de crédit, elles sont très nombreuses même si le taux fixe reste la norme. Durant le deuxième trimestre 2013, les emprunteurs belges ont été un peu plus nom breux à opter pour un taux fixe (70 %), mais ils ont été également plus nombreux (13 %) à choisir un taux variable assorti d’une période de fixité initiale de minimum 10 ans. En la matière, il faut savoir que la loi n’empêche rien, mais il n’est pas sûr que les banques seront prêtes à davantage de souplesse dans les mois à venir. »
L’avenir, justement, parlons-en. « Il dépendra de trois facteurs qui doivent fonctionner ensemble, conclut Ivo Van Bulck. La confiance des consommateurs, les tarifs des taux émetteurs et la fiscalité représentée par le bonus-logement. »A ce dernier propos, il faudra voir la décision qui sera prise par les politiques concernant la déductibilité des intérêts des crédits hypothécaires dont on sait qu’elle deviendra une matière régionale l’an prochain. L’UPC aurait-elle un tuyau à ce sujet ? « Aucun, répondent de concert nos deux interlocuteurs. Mais nous plaidons pour le maintien de la déductibilité dans les trois régions car elle équivaut à un mois de salaire par an et par personne (plus ou moins 3.000 euros). On parle ici de plusieurs milliards d’euros. Nos politiciens sont tout à fait conscients de l’impact que pourrait avoir une décision à ce sujet mais c’est une question de budget. Quoi qu’il en soit, il serait étonnant de voir une décision tomber à ce sujet avant les élections de 2014. »